Une contribution au débat d'Yves Dimicoli. Extraits:
"...veut-on
ou non engager un processus aventuriste de dissolution-dilution du PCF
? De partout on entend monter une réponse négative à cette question
décisive, y compris, désormais, de la part de camarades qui ont pu
laisser ouverte l’hypothèse de la création d’une « autre formation
politique ». Aussi, là-dessus, le mandat à
donner à la direction pour le prochain Congrès doit être clair. Il
devrait commencer par affirmer qu’il n’est pas question d’engager un
tel processus. Et comme le « statu quo » n’est pas tenable, il devrait
ajouter que la direction doit examiner toutes les propositions pour
promouvoir une véritable novation du PCF, contribution décisive à une
re-fondation de toute la gauche dans l’effort de riposte rassemblée à
Sarkozy...
...les élections à venir ... ne peuvent être abordées dans un esprit
offensif de riposte à la droite si on entretient le suspense sur
l’existence du PCF. Nous ne pouvons fuir nos responsabilités ! Comment
animer des campagnes électorales actives, efficaces, rassembleuses,
inscrites dans un effort de riposte de la gauche, pour les prochaines
élections, si on entretient un doute sur l’avenir du PCF, l’utilité et
la nécessité d’un progrès de son influence?
...
plutôt que la paralysie actuelle sous le poids de nos débats internes,
ne faudrait-il pas, chercher à engager de véritables campagnes
populaires, tenaces et décentralisées sur les enjeux précis de riposte
à Sarkozy, suivies de bilans, d’évaluations de nos actions, avec un
va-et vient entre les expérimentations sur le terrain et la recherche
d’une cohérence nationale. C’est dans l’action que l’on arrivera à
dépasser nos différences, plutôt que de les faire se cristalliser dans
des débats internes byzantins ne mettant pas tout de suite toutes les
cartes sur la table, loin des problèmes réels qui assaillent les
populations à la recherche de solutions de progrès.
Tout cela appelle une démocratisation très profonde de notre parti. Nous
ne pouvons, en effet, plaider contre l’hyper présidentialisme et pour
l’avancée d’une démocratie participative et d’intervention dans le pays
et laisser, en même temps, se développer un centralisme pas très
démocratique dans notre parti.
Nous
avons besoin de changer notre organisation pour aider aux interventions
en permanence des travailleurs, des citoyens et des communistes, dés l’
entreprise et la cité. Nous avons besoin d’ouvrir la voie à un
va-et-vient entre partage des élaborations théoriques, expérimentation
des luttes et rassemblement.
Cela
exige, notamment, une très grande ambition de formation permanente de
chaque militant, mais aussi de chaque dirigeant et de chaque élu. Ce
qui est en jeu c’est la promotion d’une culture nouvelle
d’intervention, et pas seulement de débat, des communistes, leur
permettant de surmonter le légitimisme et l’unanimisme, avec son
corollaire d’effacement de chaque communiste derrière le point de vue
de tel ou tel dirigeant au sommet. Etre communiste n’est-ce pas aussi
refuser de déléguer la politique à qui que ce soit ?
Cherchons
à relever ces défis, au lieu de se laisser aller à envisager notre
éventuelle dissolution dans une organisation hétéroclite électoraliste,
à côté du PS, visant, avant tout, l’alternance au gouvernement, plutôt
qu’un rassemblement transformateur par l’action avec des propositions
cohérentes, par les élections et par la re-fondation de toute la
gauche."
Lire le texte intégral: YD_un_mandat_clair___la_direction