La
droite et le gouvernement prétendent que la croissance serait sur les
rails, les créations d'emplois se multiplieraient comme des petits
pains, le chômage serait en voie de résorption et chacun pourrait
dormir tranquille. Ils cachent la réalité de l'ampleur des difficultés
qui accablent tant de familles comme ils masquent la fragilité et la
précarité de la situation économique et sociale de la France et de
l'Europe.
Ainsi,
il n'est pas un jour sans qu'un événement vienne confirmer le prix que
paient les salariés, les populations, les entreprises et les
territoires pour satisfaire les exigences de profits des actionnaires:
Seb ferme des sites en France pour racheter le n°1 Chinois de
l'électroménager, Renault brade la SNR et réduit massivement ses
emplois en intérim pour financer une opération financière avec General
Motors, des fonds d'investissements véreux s'activent pour liquider les
entreprises et leurs emplois considérés comme insuffisamment rentables
(Tréfimétaux dans l'Oise,...).
Mais, sans doute encouragés par la défaite de Villepin sur le CPE, les salariés concernés ne laissent pas faire. Aucune
trêve estivale n'a été décrétée dans la résistance à chaque mauvais
coup. Certains occupent leur entreprise comme pour St Germain Emballage
dans l'Aisne et s'activent pour une reprise de celle-ci par un
entrepreneur, voire par eux-mêmes, d'autres font, avec les soutien de
la population et des élus, le siège des préfectures pour que soit
décrété un moratoire à la fermeture de leur établissement comme à la
Sogerma à Bordeaux, tandis que se multiplient les procédures auprès des
prud'hommes pour contester les licenciements dans le cadre de CNE.
C'est
toute cette effervescence qui effraie le pouvoir et le Medef et fissure
son discours apaisant de façade. Ils savent que la moindre étincelle
peut mettre le feu aux poudres tant les exigences de sécurisation de
l'emploi, d'éradication du chômage et de la précarité montent dans la
société.
Il
leur faut à tout prix empêcher que ces luttes et aspirations ne se
rencontrent et convergent dans la construction de solutions
alternatives autour de grands axes de transformation de progrès social.
Cette construction poserait clairement le besoin d'une autre
utilisation de l'argent des entreprises comme des banques et d'un autre
rôle des aides publiques soit disant pour l'emploi. Elle appellerait
aussi la conquête des droits et des
pouvoirs nouveaux pour les salariés. Une telle démarche, s'inscrivant
dans une construction concrète, serait la critique du libéralisme la
plus radicale et la plus efficace.
C'est tout l'enjeu des Assises régionales pour la sécurisation de l'emploi et de la formation
qui se tiendront à l'automne. Les militants et élus communistes sont
appelés à s'engager dans cette initiative aux côtés des syndicalistes
salariés, étudiants et lycéens, des élus, des juristes, des
économistes, des sociologues et des militants politiques de gauche qui
ont lancé un appel pour leur tenue.
Ces
Assises favoriseront les batailles de terrain pour des avancées
concrètes dans la sécurisation de la situation de chacune et chacun.
Elles permettront de dégager des éléments pour une grande loi de
sécurisation de l'emploi, Mais, au delà, dans le cadre du
débat de la présidentielle, leur tenue sera un moyen pour que les
citoyens soient les acteurs essentiels permettant de dépasser la
traditionnelle course aux promesses sociales démagogiques ou la
récupération d'idées nouvelles visant l'éradication du chômage et de la
précarité sans les moyens financiers et politiques de leur réalisation.
Alain MORIN