La création du groupe GDR à l'Assemblée Nationale a laissé ouvertes
pas mal de questions. On a bien compris l'obligation d'en passer par un
groupe technique, tout en menant la bataille pour obtenir que le seuil
constitutif des groupes soit fixé à 15. Alain Bocquet a déposé cette
demande.
Mais on a vu aussi s'exprimer ici et là l'idée que ce groupe
pourrait ne pas être que technique, et être pour certains
(refondateurs, verts...) un chantier pour une recomposition avec la
dilution du PCF.
Voici des propos significatifs de Noël Mamère (extraits d'un article publié sur son site):
"..Nous
aurions pu rallier le groupe socialiste ; après tout, nous avons été
réélus grâce à des accords reconduits avec le PS ... Nous aurions été
noyé dans un groupe de plus de 200 députés, sans grande possibilité
d’apparition... Nous avons donc choisi le regroupement avec les députés
communistes et outre-mer... Les députés communistes ont accepté toutes
nos conditions : liberté de conscience et de vote, règlement intérieur
contraignant, présidence tournante, partage des responsabilités et des
moyens. En soi, c’est un événement et cela, je le sais n’a pas été sans
provoquer de vifs débats chez mes amis communistes et apparentés, comme
le montre le refus d’André Gérin de participer aux activités du groupe.
...A
l’image de l’Italie, je suis pour une gauche de toutes les couleurs,
qui regroupe radicaux, socialistes de toutes obédiences, verts, rouges,
alter-mondialistes et écologistes. [pas les communistes??? NDLR]
...Le
PCF est un parti de gauche qui représente une culture, une histoire et
des traditions politiques profondément différentes des miennes. Je n’ai
jamais été marxiste, de près ou de loin... J’ai conquis la ville de
Bègles, dirigé longtemps par un PCF sûr de lui et dominateur, après un
affrontement électoral qui m’a marqué. Le PCF, comme le PS, est un
parti productiviste de l’ère industrielle qui défend le nucléaire et
croit à la religion du progrès et de la croissance, au scientisme et au
sens de l’Histoire. Autant de credo qui me sont étrangers.
..Aujourd’hui, ce parti qui forma durant des générations une
contre-société composée de centaines de milliers d’ouvriers n’est plus
que l’ombre de lui même...
...Il
faut ouvrir un nouvel espoir au coeur de la gauche. Ailleurs ce chemin
a été ouvert. Avec Refondazione Communista, les Verts italiens ont
permis à la gauche italienne de l’emporter contre Berlusconi. En ce
moment même avec cette formation et d’autres, comme la scission de
gauche du Parti démocrate, ils réfléchissent à une fédération des
gauches, à côté de ce parti ectoplasme qui fusionne centre gauche et
centre droit, socialistes et démocrates chrétiens, sous la houlette de
Monsieur Prodi. En Catalogne Iniciativa Cataluna Verdes, le parti Vert
de la Catalogne est au pouvoir avec les socialistes catalans. C’est
aujourd’hui un parti avec plusieurs milliers d’adhérents, des députés,
des ministres et un député européen. Il est directement issu de
l’ancien PC Catalan, le PSUC qui a su faire sa mue écologiste à travers
de multiples scissions. Nous n’en sommes évidemment pas là
avec le PCF, l’un des plus vieux partis staliniens d’Europe et je ne
parierai pas un euro sur son renouvellement. Mais je n’ai pas d’état
d’âme à tenter de construire des passerelles politiques avec tous ceux
qui, à gauche, veulent sortir de l’impasse...
...Je
trace mon chemin, libre de discuter avec ceux qui ont rompu dans leur
tête et dans leurs pratiques avec les schémas du passé. Avec des hommes
et des femmes comme Jacqueline Fraysse, Patrick Braouezec, François
Assensi, j’ai mené des années durant des combats en faveur des
sans-papiers, des sans droits, des opprimés du monde entier. Je me suis
battu avec eux contre le tout sécuritaire de Mr Sarkozy. Je vais
continuer avec eux dans ce groupe parlementaire à tracer ce sillon. La
refondation de la gauche ne doit pas se réduire à une clause de style,
à un bon mot ou à une réunion. Nous devons la mettre en actes, ici et
maintenant."
le texte intégral: Mam_re_2_7_07
d'autres éléments informations dans un échange de communiqués André Gerin-Patrick Braouezec: